Dans Le temps présidentiel, deuxième tome de ses Mémoires, Jacques Chirac dit ce qu'il pense d'Alain Juppé, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Jean-Louis Debré, ainsi que de beaucoup de Chefs d'Etat qui ont été ses interlocuteurs pendant douze ans. Il s'exprime aussi sur ses collaborateurs les plus proches. 

Voici ce qu'il écrit de moi pages 461 et 462:

"Le choix de Philippe Bas pour succéder à Dominique de Villepin [comme Secrétaire Général de la Présidence de la République en 2002] reflète bien les nouvelles préoccupations de politique intérieure qui sont les miennes comme celle du Premier ministre: le souci d'un Etat plus volontariste et plus attentif, d'une République de dialogue et de proximité, d'une France enracinée dans ses valeurs et libre d'exprimer toute son énergie créatrice.

"Issu d'un milieu modeste où l'on votait plutôt à gauche -ses deux grands-pères étaient syndicalistes- et modelé par les idéaux du catholicisme social, Philippe Bas fait partie de ces serviteurs de la République auxquels rien de ce qui est humain n'est jamais étranger. Discret, courtois, réservé, ferme dans ses principes et respectueux de toutes les opinions, Philippe Bas est par essence un homme d'échanges et de conciliation. Efficace dans l'action, mais ennemi des coups d'éclat et des décisions précipitées. il venait de réintégrer le Conseil d'Etat, après avoir été le collaborateur de Simone Veil, puis le Directeur de cabinet de Jacques Barrot au ministère des Affaires sociales, quand il a rejoint l'Elysée dans le courant de l'année 1997 pour devenir mon conseiller social. Alain Juppé, qui l'avait vu à l'oeuvre lors de la réforme de la sécurité sociale, l'appréciait et me vantait ses qualités de négociateur et sa loyauté à toute épreuve. Philippe Bas s'est imposé pleinement à mes yeux durant la campagne présidentielle, où il a su se rendre indispensable par sa finesse d'analyse, ses jugements sûrs et mesurés, sa bonne connaissance de la société française et des talents de plume certains."